top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurEnviro-Durable

LE TARISSEMENT DU FLEUVE BOYA DE GUECKEDOU A UN RYTHME INQUIETANT

Long de 45 kilomètres. Il prend sa source dans la préfecture de Macenta, en république de Guinée. Il arrose les sous-préfectures de Tekoulo et Guendembou pour ensuite traverser le centre-ville de la préfecture de Guéckédou où il se jette dans le fleuve Waou.

Longtemps considéré comme l'un des plus grands cours d'eau de la Guinée Forestière, et estimé comme le symbole de la richesse en eau de la ville de Guéckédou en particulier et de la Guinée forestière en général.



L’on se rappelle encore, dans les années 90, qu’il y avait un slogan pendant le mois d’Août, qui disait : LES DEUX ROCHES DE BOYA ONT DISPARU. En fait, la disparition de ces roches était synonyme de cherté de la vie ; cela signifiait la période la plus difficile de l’année, qui était caractérisée par l’augmentation du lit du fleuve.


En Août de l'année 2000, des images photographiques de ce fleuve auront laissé un désarroi profond, et cela s’avère une continuité jusque-là ; le fleuve d’autrefois devient progressivement une rivière.

Le cours d'eau de BOYA qui avait l'air d’une grande embouchure en marrée pleine dans un passé récent, n’aurait pas plus de deux décennies d'existence avec cette allure de tarissement.


Le constat du lit de ce cours d'eau reste très critique, compte tenu de sa diminution à un rythme trop rapide. Cette diminution est non seulement caractérisée par une décroissance du débit de ce fleuve, influencé par l’absence de précipitations mais aussi par la conséquence directe des activités anthropiques notamment :


Ø Le Lavage des Automobiles à Proximité du Fleuve

Lors du lavage des automobiles, les laveurs utilisent des détergents emballés dans des sachets ou bidons plastiques qui sont par la suite jetés dans le fleuve. Les eaux de ruissellement de ces lavages emportent avec elles des sédiments et les toxines des détergents dans le fleuve. Ceux-ci influent sur le débit du fleuve ainsi que sur l’ensablement de celui-ci.


Ø Les Garages Mécaniques Construits dans les Environs du Fleuve

Les garagistes déversent des huiles de moteur et des produits pétroliers au sol, qui sont entrainés dans le fleuve par des eaux de ruissellement, provoquant ainsi la pollution de l’eau du fleuve. Ainsi, les poissons du fleuve et ses affluents sont affectés par ce phénomène.


Ø La Présence de Dépotoirs Sauvages d'Ordures Aux Rives du Fleuve

Les populations jettent des ordures dans l’eau ou aux abords du fleuve. Ces matières plastiques et organiques contribuent aussi fortement à la pollution du Fleuve.


Ø Le Déboisement le Long des Berges du Fleuve

La coupe abusive de bois et l’installation de plantations de tubercules aux abords du fleuve, font d’une part que l’évaporation de l’eau soit considérable car le nid du fleuve est à ciel ouvert, et d’autres part augmente la consommation en eau pour l’agriculture.


Le tarissement du fleuve pourrait avoir plusieurs conséquences en plus de celles citées, comme la réduction de la navigation sur le fleuve et aussi l’épuisement des ressources qui le contient.


A cet égard, si ces activités ne sont pas diminuées ou complètement arrêtées au niveau du fleuve, elles pourraient amener de lourdes conséquences sur la ville de Guéckédou dans un futur proche. Cependant, il faut :


  • Sensibiliser la population sur l’importance de la préservation de ce fleuve, à travers des émissions interactives à la radio rurale de la ville de Guéckédou ;

  • Faire un reboisement systématique des rives du cours d’eau en utilisant des espèces locales telles que Pterocarpus santalnoides, Carapa procera, Elaeisis guineensis ;

  • Interdire de la coupe de bois le long des berges du fleuve ;

  • Interdire toutes les activités à 100 mètres du fleuve ;

  • Mettre en place un système de gestion des déchets qui consistera à assainir les environs du fleuve.


Bien évidemment, le tarissement du fleuve de BOYA a d’énormes conséquences géographiques, écologiques, économiques ainsi que sur la qualité de vie des habitants des villes près de ce fleuve et même plus éloignées. Sur ce, protégeons ce cours d’eau pour les générations présentes et futures !


Enviro-Durable

46 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

LE CHEWING-GUM: UN DANGER IGNORE PAR TOUS

Malgré la sensation de fraîcheur que nous ressentons en le mâchant, le chewing-gum reste le deuxième déchet le plus polluant de l'environnement, après le mégot. Le chewing-gum actuel, contrairement à

bottom of page